CHAPITRE XXV
Saül Vander
Nous avons laissé Kenneth Iverson près du théâtre de l’attaque de nuit, où il avait retrouvé Saül Vander. L’étendue des blessures du guide n était pas apparente ; mais la pâleur de ses traits et la faiblesse de sa voix indiquaient qu’elles avaient un caractère sérieux. Kenneth sauta à terre et lui prit la main.
— Ah ! que je suis heureux de vous voir vivant ; s’écria-t-il. Je tremblais de découvrir votre corps parmi ceux qui sont là-bas.
— Je suis vivant, mais c’est tout. J’aurais mieux aimé mourir que de souffrir tout ce que j’ai souffert depuis la nuit passée, répondit Vander. Mais, ajouta-t-il tristement, c’est moins à mes douleurs physiques qu’à elle que je songe. Peut-être avez-vous des nouvelles de l’enfant.
Je cours chercher de l’eau, dit Iverson, en détournant la tête. La soif doit vous tourmenter horriblement. Quand vous aurez bu, je vous dirai ce que je sais sur elle.
— Arrêtez ! arrêtez ! Elle d’abord, l’eau ensuite. La certitude qu’elle est en sûreté me rafraîchira plus que toute l’eau du monde.
— J’ai de pauvres renseignements à vous donner, car j’ai été fait prisonnier. Tandis que je faisais de mon mieux pour la défendre, je fus renversé par un coup sur la tête. Quand je repris mes sens je me trouvai étendu sur le sol, garrotté et dans un vilain état. Le Loup, cet étrange garçon, à qui je dois ma liberté, m’a dit que