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Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/228

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meté nécessaire pour agir. Quelques fleurs empoisonnées sur les chaînes dont ils sont chargés leur en cachent les meurtrissures.

— Mais dans les paroisses ? reprit impatiemment Poignet-d’Acier.

— Dans les paroisses, c’est différent. Touchez la corde de l’émancipation, elle vibrera dans tous les cœurs. J’ai parcouru le pays jusqu’à Gaspé. Partout j’ai trouvé un peuple soupirant pour l’heure de la délivrance. Les Indiens du Saguenay, du lac Saint-Jean ; les Montagnais, les Albénaquis, vous prêteront leur concours, comme les Hurons de Lorette, les Iroquois de Caughnawagha, si l’on nous garantit que les territoires de chasse qui s’étendent à l’ouest des Grands-Lacs nous seront rendus, et que nous y pourrons vivre et mourir sans être désormais inquiétés par les blancs.

— Vous avez ma parole et j’ai celle des chefs du mouvement populaire.

— Nous nous la rappellerons, monsieur.

— Ainsi, à l’exception de la capitale, tout est prépare, dit Poignet d’Acier, en s’arrêtant pour réfléchir.

— Je le crois. Il ne manque que des armes.

— Des armes ! oui, nous en manquons… Ah ! si j’avais les trésors que j’ai perdus… Bah ! à quoi bon ces regrets ! Le plus fort est fait. Grâce à moi, les masses sont soulevées. J’ai rompu le pont derrière ces meneurs timides. Ils marcheront ! et, au défaut de fusils ou de sabres,