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Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/230

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Poignet-d’Acier n’accorda aucune attention à cette réponse. Une soudaine évolution de la foule sur la prairie s’occupait à ce moment tout entier.

— Je vous laisse, dit-il aux Iroquois. Je vais engager Neilson à profiter de l’ardeur de cette multitude pour la pousser, sans retard, sur Montréal Demain, elle serait refroidie, nous n’en pourrions rien tirer.

Et il marcha, à grands pas, vers l’estrade qu’on apercevait à une faible distance.

— Mon fils, dit Nar-go-tou-ké à Co-lo-mo-o, dès qu’ils furent seuls, le rejeton de l’Anglais qui a voulu outrager ta mère, de celui qui l’a livrée aux lâchés tribus de la Nouvelle-Calédonie, est là, dans cette maison. Puisque l’heure de la vengeance a sonné, commençons par nous venger de celui-là. Nous allons le guetter, et, quand il sortira…

L’indien fit résonner, d’un air significatif, une carabine qu’il avait à la main.

— Dans un instant Co-lo-mo-o rejoindra son père, répondit le Petit-Aigle ; mais il faut, auparavant, qu’il aille délibérer avec les chefs des tribus qu’il a amenées.

— Va, Nar-go-tou-ké t’attendra, reprit le sachem.

Le Petit-Aigle partit, en feignant de se diriger vers la foule qu’un orateur haranguait de nouveau. Mais, bientôt, il se jeta à gauche dans une saulaie et s’assit au pied d’un arbre.

Là, il médita, durant quelques minutes. Son esprit