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Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/296

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Personne ne se hasarda à combattre cette insigne perfidie.

Les insurgés, sans défiance, furent pris au piège.

Tandis qu’ils trinquaient fraternellement avec les Iroquois, ceux-ci se précipitèrent sur les armes qu’ils avaient disposées en faisceaux autour d’eux et massacrèrent les Canadiens.

Mu-us-lu-lu ne se montra qu’au moment de l’attaque, Il se jeta sur Co-lo-mo-o, le saisit par derrière, et, aidé de deux robustes sauvages, lui garrotta les mains et les pieds.

— Ouah[1] ! mon frère a fait la grimace sur ma fille, dit-il avec un rire diabolique, nous verrons quelle grimace nouvelle il fera au bout d’une corde !

Le jour même, Mu-us-lu-lu traîna le Petit-Aigle, avec soixante-dix autres prisonniers, à Montréal, devant sir John Colborne, qui lui adressa des compliments chaleureux.

Le chef indien en conçut un tel orgueil, qu’il s’écria avec toute l’emphase de la présomption exaltée à son dernier degré :

— Les Visages-Pâles ne savent pas faire la guerre ; que le grand Ononthio le permette à Mu-us-lu-lu, et avant que le soleil se soit couché deux fois Mu-us-lu-lu lui rap-

  1. Une des exclamations ordinaires des Indiens ; les Anglais l’écrivent waughl.