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Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/77

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En 1837, les steamboats canadiens n’étaient rien moins que confortables.

Non-seulement vous n’y trouviez point une table aussi délicatement servie que dans les meilleurs hôtels, mais sur la plupart vous ne pouviez même vous procurer à manger ; non-seulement les dames n’y avaient pas leur appartement particulier, mais on couchait pêle-mêle dans l’entre-pont, sur des cadres superposés et désagréables au suprême degré.

Heureusement que tout est relatif : le voyage en steamboat valait mieux encore que le voyage en goélette, en patache ou en carriole ; les gens d’alors s’y estimaient fort à l’aise et vantaient très-haut les charmes de leurs bateaux à vapeur.

Ainsi marche le monde. Nos anciens rois manquaient de la moitié des choses qui semblent, à présent, de nécessité absolue pour les prolétaires.

Avant un quart de siècle on se demandera peut-être comment on a pu naviguer jamais dans ces steamboats qui nous paraissent si splendides.

De son temps, le Montréalais passait pour un chef-d’œuvre d’architecture nautique.

Il avait cent cinquante pieds de longueur, trente de maître-bau, une puissante machine à basse pression, et jouissait d’une réputation de fin coureur justement méritée.

Mais ce qui le faisait préférer à ses rivaux, c’est que,