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MADAME IDA PFEIFFER

dans l’ombre. » Partout où le regard se porte, il rencontre le feuillage le plus touffu, des vallons couverts de verdure, des pentes semées de fleurs. Ce paradis terrestre est dominé par la masse énorme et violette du pic d’Adam, au sommet duquel on prétend retrouver l’empreinte d’un pied de deux mètres de long, que les mahométans et les bouddhistes disent être celui du premier homme.

À Pointe-de-Galles on remarque un curieux mélange de races : Cingalais, Kanditores, Tamils venus du sud de l’Inde, Maures avec
Singapour.
leurs caftans rouges et leurs têtes rasées constituent la masse de cette foule qui se presse dans les rues ; mais à côté d’eux il y a des Portugais, des Chinois, des Juifs, des Arabes, des Parsis, des Malais, des Hollandais, des Anglais, sans parler des métis ; et de temps à autre passe à travers les groupes une femme arabe soigneusement voilée. Sir Charles Dilke parle quelque part de « ces groupes silencieux qu’au premier regard nous prîmes pour de grandes et élégantes jeunes filles, vêtues de jupes et de camisoles blanches, et dont les cheveux passés dans un anneau de bijouterie étaient relevés très haut derrière la tête avec un peigne d’écaille. En approchant, nous leur découvrîmes des