Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/158

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vous. Je veux vous remercier des bontés que vous avez eues pour un étranger, un inconnu…

— Tu ne m’es ni étranger, ni inconnu, fit-elle gravement.

— Ni étranger ! ni inconnu ! dit Adrien d’un air dubitatif.

— Ni étranger, ni inconnu.

— Je ne vous comprends pas, balbutia Dubreuil.

— Qui t’a donné cela ? questionna Meneh-Ouiakon, en montrant à l’ingénieur le symbole qu’il avait reçu de Sungush-Ouscta.

— Ça ?

— Oui, ce totem ?

— C’est un Indien.

— Où te l’a-t-il donné, mon frère ?

— Au Sault-Sainte-Marie.

— Au Sault-Sainte-Marie ?

— Oui.

— Et cet Indien t’a-t-il dit son nom ?

— Oui, mais je ne me le rappelle pas.

— Ah ! fit-elle avec un soupir.

— Seulement, reprit Dubreuil, je me souviens qu’il était de la tribu des Nadoessis.

— En es-tu bien sûr, mon frère ? prononça-t-elle en plongeant ses yeux dans ceux de son interlocuteur.

— Parfaitement sûr.

— Mais, dit-elle, après un moment de réflexion, pourquoi l’Indien t’a-t-il fait ce présent ?