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miers explorateurs, donnèrent, en 1642, le nom de rivière Sainte-Marie, mais appelée par les indigènes Pauoiting, c’est-à-dire Petite Cataracte.

Le souvenir de ces hardis découvreurs européens mérite d’être conservé.

C’était les pères Charles Rimbault et Isaac Jogues.

À cette époque, ils habitaient la Mission Sainte-Marie, près du lac Huron.

Sur les bords de la rivière résidait une tribu sauvage qu’ils convertirent.

La tribu s’appelait Pauoitigoueiuhak, mot à peu près impossible à articuler pour une bouche française.

Comme ces Peaux-Rouges témoignaient d’une grande agilité dans tous les exercices du corps, mais principalement pour franchir les obstacles, nos missionnaires convinrent de les nommer Sauteux ou Sauteurs, nom qui leur est resté, comme celui de Sainte-Marie au canal que la nature a creusé entre le lac Supérieur et les lacs Huron et Michigan.

La rivière Sainte-Marie est interceptée par des rapides dangereux, au pied desquels s’élève, au sud, sur la rive américaine, un village appelé Sault-Sainte-Marie, et au nord, sur la rive anglaise, un poste occupé par la compagnie de la baie d’Hudson.

Le village est donc américain, le poste anglais.

Dans le premier, le gouvernement des États-Unis a installé une petite garnison pour la protection de ses