Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/27

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s’arrêta, au midi, que chez les Miamis, c’est-à-dire chez les peuples qui habitaient le pays où est bâtie, maintenant, la ville de Chicago. Il décida toutes ces peuplades à envoyer, pour le printemps suivant, des députés au Sault-Sainte-Marie, afin d’y procéder à la reconnaissance du protectorat de la France sur les contrées qui forment les bassins des lacs Supérieur, Huron, Érié, Michigan. Quatorze cents sauvages furent fidèles au rendez-vous. M. de Saint-Lusson, délégué par l’intendant Talon, procéda solennellement à l’acte de reconnaissance.

« Sur la prairie qui domine les Rapides, on avait préparé une croix et un poteau en bois de cèdre surmonté d’un écusson aux armes de France. Les Indiens, dans leur appareil de guerre, précédés du Délégué, formaient un vaste cercle autour de ces derniers emblèmes de la foi religieuse et de la domination politique. Au moment où l’on éleva le premier, les missionnaires et les Français entonnèrent le Vexilla, puis, quand les armes de France parurent dans les airs, l’Exaudiat.

« Cela fait, le père Claude Allouez, très-versé dans la connaissance de la langue algonquine, adressa aux Indiens un long discours pour leur expliquer le but de la réunion et les avantages qu’ils retireraient du protectorat de la France. Il termina par un éloge du monarque auquel ils allaient se donner et par un pompeux tableau de sa puissance. Ce discours a été conservé, en entier, dans les Relations des Jésuites : il est fort curieux en ce