Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/294

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Ah ! j’accuse ma bienfaitrice, je suis un misérable… c’est indigne !

Dubreuil recommença à arpenter la pièce. Il était en proie à une vive agitation. Des larmes roulaient sous ses paupières et coulaient lentement de ses joues sur le sol.

On frappa à la porte. Il n’entendit pas.

Les coups redoublèrent ; il n’entendit pas davantage. Alors la porte fut ouverte discrètement, et Jacot Godailleur, en petite tenue de dragon, parut dans l’entrebâillement.

— Pardon de vous déranger, mar’chef, dit-il en portant la main droite à son bonnet de police ; pardon, mais sans vous manquer de respect, le bourgeois demande quand vous serez prêt à partir.

— Ah ! c’est juste ; dis-lui que je me tiens à sa disposition.

— Il voudrait encore savoir si nous gagnons Montréal ou New-York.

Adrien tressaillit. Il hésita, se frappa le front, et, au bout d’une minute, répondit comme un homme entièrement irrésolu :

— Eh bien, en route je me déciderai.

Il allait reprendre sa marche dans la chambre. Jacot Godailleur l’en empêcha.

— C’est qu’il y a quelqu’un qui désire vous parler, dit-il niaisement.