Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/59

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doessis, présente-lui ce totem ; et le Nadoessis, homme, femme ou enfant, sera heureux de se consacrer aussitôt à ton service.

Avec ces mots, Sungush-Ouscta tira d’un sac de peau de vison pendu sur sa poitrine un petit morceau de bois carré sur lequel était gravé grossièrement un oiseau de proie enlevant un serpent dans ses griffes.

Cette figure est le totem ou écusson des Nadoessis.

Adrien prit l’objet et le mit dans sa poche sans y attacher grande importance, tandis que Sungush-Ouscta descendait, en courant les Rapides, dans la direction du lac Huron.

— J’espère que c’en est là un original sans copie, sans vous manquer de respect, mar’chef, clama alors Godailleur.

— Les Indiens sont assurément fort bizarres, répartit pensivement le jeune homme.

— Ma foi, continua Jacot, si vous n’aviez pas été là, je lui aurais flanqué une giroflée à cinq feuilles, sans vous manquer de respect, mar’chef. Conçoit-on un gueux pareil ? m’appeler Anglais ! moi, un ancien cavalier de première classe, au septième régiment de dragons !

— Bon, bon, regagnons notre logis, car je suis trempé et je sens qu’il est temps de changer de vêtements.

— Vous vous êtes donc jeté à l’eau pour ce conscrit-là ?