Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/62

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Adrien Dubreuil songeait à ces évolutions de la civilisation, tout en remplaçant par un costume sec et chaud son vêtement mouillé, dans la chambrette où on l’avait logé, chez un honnête pêcheur canadien, le père Rondeau.

Non que la maison fût des plus commodes. Elle n’avait que deux pièces : la première à l’entrée, la salle, et celle où se trouvait le jeune homme ; mais l’une et l’autre étaient propres à ravir et possédaient plusieurs des ustensiles en usage dans les villes.

Séparées par une mince cloison de sapin, un grand poêle de fonte à deux étages les chauffait toutes deux.

Des bancs-lits, peints en bleu, servaient de couchettes.

Ces bancs-lits, formés par quatre planches réunies en carré long au moyen de charnières, renferment des couvertures, et quelquefois, par excès d’opulence, une maigre paillasse.

Le soir, on les ouvre pour se coucher, et ils remplissent tant bien que mal leurs fonctions de lit ; le matin, on les ferme, et ils redeviennent bancs pour la journée. Au besoin, ils font l’office de malle, voire même de garde-manger.

Si ce meuble n’est ni élégant ni très-confortable, il a au moins l’avantage d’être fort utile et peu coûteux.

Dans la salle, on voyait encore une table longue, des escabeaux, des instruments de pêche, de chasse, une chaudière de fonte et cinq ou six plats de terre grise, avec