Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/72

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nous allons encore trinquer ensemble, dit Rondeau après lui avoir fait craquer les doigts dans les siens.

— Oui, c’est ça, trinquons, sans vous manquer de respect, mar’chef, intervint le dragon.

Cette fois on but à la prospérité de l’hôtesse absente.

Puis Adrien renoua l’entretien.

— Comme cela, dit-il, vous pensez que, dans une quinzaine, nous pourrons engager un batelier pour nous transporter à Kiouinâ.

— Mieux que ça ! mieux que ça !

— En vérité ?

— La Mouette, un bâtiment de cinquante tonneaux doit appareiller maintenant pour la Pointe ; le capitaine est de mes amis. Il vous arrangera… et pour pas cher… je m’en charge.

— C’est trop de bontés ! dit Dubreuil.

— Mais, ajouta le Canadien, vous ferez bien de réfléchir avant de vous embarquer.

— Pourquoi ?

— Il y a du danger… beaucoup de danger… je parierais gros que si vous connaissiez le pays comme moi vous n’iriez pas.

— Ne dites pas qu’il y a du danger au mar’chef ! c’est une double raison pour l’y pousser, sans lui manquer de respect, s’écria Jacot.

— Quant à vous, mon homme, poursuivit Rondeau, je vous conseille de serrer votre uniforme dans votre valise,