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Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/74

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Mais, après avoir mis la main sur le loquet, il s’arrêta et se tourna d’un air piteux, suppliant, vers son maître.

Ne l’apercevant pas ou voulant ne pas l’apercevoir, Dubreuil continuait de causer avec leur hôte.

Cinq minutes durant Godailleur resta immobile comme une statue.

Puis, fatigué d’attendre, il toussa, toussa encore, et toussa comme s’il eût été subitement pris d’un accès de coqueluche.

Sa toux était si bruyante, elle menaçait de se prolonger tellement, que Dubreuil leva enfin la tête vers lui.

Aussitôt la quinte cessa comme par enchantement.

— Que veux-tu encore ? demanda l’ingénieur d’un ton sec.

— Sans vous manquer de respect, mar’chef, balbutia Godailleur, est-ce qu’il n’y aurait pas moyen de garder mes bottes éperonnées ?

— Si, répliqua Adrien en riant, mais je te préviens que toi-même en seras bien vite fatigué.

— Merci de la complaisance, mar’chef, s’écria le dragon en faisant un salut militaire.

Et il rentra dans l’autre pièce.

— Vous avez là un engagé comme il n’y en a pas beaucoup, dit le Canadien.

— C’est un ancien brosseur…