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Le Roman anglais de Notre Temps conservatisme social que parurent, non ses premières œuvres, mats les premières qui comptent. On peut dire que Autd Licht Idylh (1888) et A Window in Thrums (1889) ont renouvelé la fiction écossaise.

  • L'histoire et l'aventure y sont remplacées par l'obser-

vation minutieuse des humbles. Un réalisme attentif se substitue à la poésie de l'action. La vie quotidienne et terre à terre du village, sans événements, sans entreprises, devient le sujet unique. Deux éléments savoureux en relèvent le goût : humour discret, sans ironie, qui ne va que jusqu'au sourire, et surtout sentimentalité pénétrante, mais disciplinée, dont le charme se répand sans qu'on s'en aperçoive. Le tout est si bien dosé, si heureusement fondu, que l'artifice est à peine sensible. Et pourtant c'est un artifice, un tour de main. J. M. Barrie fut un des plus remarquables prestidigitateurs du roman contem- porain. Il a fait, du chapeau réaliste, sortir le lapin de la sensiblerie. Ces deux volumes de nouvelles et d'esquisses ont marqué l'avènement d'une école que le poète Henley devait plus tard appeler « The Kailyard School ». L'emploi constant du dialecte et le souci de la couleur locale en sont des traits essentiels, mais non point dis- tinctifs. L'esprit, l'humour, y jouent aussi leur rôle. Mais c'est la sentimentalité, l'émotion contenue de ces œuvres qui en fait le grand succès. The Little Minuter (1891) est la plus populaire et Margaret Ogilvy (1896) la plus noble et la plus touchante des études écossaises qui assurent la renommée de Sir James Barrie comme romancier. On sait qu'il est encore plus célèbre comme auteur dramatique. Ian Maclaren (Rcv. John Watson) et S. R. Crockett ont exploité le même domaine, non sans risquer la fadeur et la satiété par excès de sentiment j a ,tiz B dbvG00gle

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