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Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/156

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Le Roman anglais de Notre Temps La violence des instincts animaux, la morbide influence de certaines hérédités, les superstitions et les singularités d'une race encore primitive, compliquent à l'infini ce thème éternel. Le véritable héros d'Eden Phillpotts c'est le Dartmoor. Tous ses romans se développent à peu près de la même façon. Chaque portion du récit est introduite et close par une description consciencieuse. Quiconque a lu les œuvres d'Eden Phillpotts connaît tous les aspects de son pays. C'est un romancier sincère, persévérant, un peu lourd et maladroit, qui comprend et traduit plus heureusement la nature que les hommes. John Trevena (Ernest G. Henham) traite des forces naturelles du Dartmoor avec une puissance et une vision poétique que n'a jamais atteintes Eden Phillpotts. Sa trilogie : Furze tke Cruel {1907), Heather (1908) et Granité (1909)3 été saluée en son temps par des hommages presque unanimes, qui allaient à l'écrivain, au poète, au voyant, plus encore qu'au romancier. John Trevena est un créateur de mythes. Il a presque donné la vie, et la personnalité vivante, à l'ajonc envahisseur, à la bruyère mouvante, au granit immortel. Dans ce même cadre J. Oxenham a étudié un drame de conscience qui ne manque pas d'in- térêt (Mjr Lady of tke Moar). C'est une évocation du même genre, mais dans une tout autre région, que Miss Sheila Kaye-Smith a tentée et réussie avec son Sussex Gorse. Le rustique héros du livre consacre sa vie à la conquête d'une lande inculte. Il y sacrifie sa jeunesse, le destin de sa femme et de ses enfants. C'est l'épopée du défrichement. Little England est moins satisfaisant. Il semble que Miss Kaye- Smith se soît dit : « Moi aussi j'écrirai un roman de guerre », et qu'elle y ait réussi, mais sans plaisir. Tom j a ,tiz B dbvG00gle

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