Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le Roman anglais de Notre Temps trielles a son atmosphère morale, et chacune est un monde où se révèlent d'autres mondes. Dickens avait bien étudié Londres sous la plupart de ses aspects. Mais, dès la fin du siècle dernier, le Londres de Dickens était devenu presque archaïque. La grande cité britannique accueillait et absorbait sans les assimiler des milliers d'émigrants qui ont peuplé l'East End. Le West End lui-même, sous l'influence des financiers et des Américains, se transformait rapidement en ville inter- nationale. Ce double mouvement aurait, semble-t-îl, abouti facilement à la désagrégation de l'identité londo- nienne si, vers le même temps, il ne s'était établi une sorte de patriotisme de la grande ville, que la poésie, puis le roman, ont popularisé. Toute une école littéraire groupée autour des revues nouvelles : The Yellow Book, The Savoy, The Albemarle, était alors en train de re- nouveler l'imagination britannique par des influences françaises. Elle trouva dans la ville de Londres les cadres et les motifs de son inspiration. En revanche, elle créait une âme littéraire, une personnalité commune à ce groupement de cités accolées qu'est la capitale anglaise. Le principal critique de cette époque, M. Arthur Symons, a noté dans Spiritual Adventttres l'espèce d'eni- vrement avec lequel il se jeta dans la vie diverse et bigarrée de l'état londonien. « Je n'avais jamais aimé », dit-il, « le grand air de la « campagne, le véritable grand air, parce que tout, à la « campagne, sauf la mer, me semblait ennuyeux. Maïs « là, dans ce Strand si divers, parmi ces gens qui se « hâtaient, sous le ciel fumeux, je pouvais marcher, et « cependant m'instruire sur les hommes. Si jamais il y « eut une religion du regard, je l'ai fidèlement observée. » j a ,tiz B dbvG00gle

Les