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Le Roman anglais de Notre Temps gence et son bonheur, comme la fiancée de Shelton qui trouve son esprit dangereux^ le repousse et puis le reprend, sachant qu'elle sera malheureuse. Elle s'immole en somme au principe qui veut qu'une « lady > ne manque jamais à sa parole. Ferrand, digne et poltron, tapeur et conseilleur, regard perçant, panier percé, amusant et invraisemblable, ne sert guère que de porte-paradoxes. L'épisode de Shelton en conversation nocturne avec un ancien butler, sur un banc de jardin public, rappelle les comédies de Bernard Shaw. The Island Pharisees n'était qu'une introduction senti- mentale. Voici maintenant deux types de l'Angleterre bourgeoise, deux piliers de la société contemporaine: celui qui possède: The Mon of Property (1906) ; celui qui réside: The Counîry House (1907). Soames Forsyte considère tout, même sa femme, en propriétaire. Il n'a pas d'autre racine, II est à la fois possédant et possédé. Tous les membres de la famille, quoique subtilement différenciés, et ayant d'autres intérêts, d'autres senti- ments, gravitent autour de leur sens de la propriété. Le vieux Jolyon se sert de son argent pour entretenir le lien domestique qui le rattache à l'existence. Le jeune Bosinney, amoureux d'art et de beauté, est battu par la puissance de l'argent chez celle des Forsyte qu'il aime. Le jeune Jolyon, qui regimbe contre l'idéal de ses parents tout en y restant fidèle, s'écrie, résumant le livre: < Les miens ne sont pas des extrémistes. Ils ont leurs < particularités comme toute autre famille. Mais ils « ont au plus haut point ces deux qualités qui sont le 1 critérium d'un Forsyte : ils sont incapables de se donner < corps et âme ; ils ont le sens de la propriété, » The Couutry House décrit la vie du terrien, si carac-

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