Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/205

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Dans ses dernières œuvres, il semble qu’elle se soit appliquée à se faire un style d’après Meredith, et à prendre une attitude devant la postérité. Son premier livre, Mrs. Lorimer (1883), écrit sans prétentions, avec vigueur et netteté, donnait une meilleure idée de son talent comme artiste.


Si j’avais le projet ambitieux de rendre hommage en quelques lignes aux principales romancières anglaises de la période contemporaine, il faudrait mentionner Ellen Thorneycroft Fowler (Mrs. Alfred Felkin), qui rappelle Jane Austen ; Lady Ritchie, fille de Thackeray ; Mrs. M. L. Woods, poète tragique égarée dans le roman ; la comtesse d’Arnim et ses intéressantes silhouettes de la vie germanique ; John Strange Winter et ses soldats, ses officiers, ses garnisons, qui écrivit en 1885 Bootle’s Baby et en vendit deux millions d’exemplaires en dix ans ; Mrs. W. K. Clifford, auteur d’un type, Aunt Anne (1892), qui est la « Mère Goriot » du roman anglais ; Mrs. Alfred Sidgwick et Miss Ethel Sidgwick, dont le talent est en pleine floraison ; Iota (Miss Cathleen Caffyn), si fertile en idées qu’elle en a fourni de toutes prêtes à mainte romancière plus célèbre, par exemple sur la croissance de l’amour par la maternité, et sur l’effet morbide du sentiment religieux dans l’éducation des enfants ; enfin, Elizabeth Robins (Mrs. George Richmond Parles), Américaine de naissance comme John Oliver Hobbes, actrice célèbre, interprète d’Ibsen qui, devenue romancière, a commencé par de vrais romans, tel : The Magnetic North, et a fini par des conférences, des homélies, des diatribes romanesques comme The Convert.

Miss Béatrice Harraden, type tout opposé, gagne les cœurs par la douceur, le sentiment, la pitié, mais n’a