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Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/70

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littéraire et pour le succès qui est un fait. Il faut autre chose pour s’assurer cette influence, cette vie littéraire qui n’est pas seulement un fait, mais une force.

Ses origines, son talent, sa vie, destinaient Mrs. Humphry Ward aux controverses. Son père, Thomas Arnold, fils du grand directeur de Rugby, se convertit au catholicisme, l’abandonna, puis y revint. Elle a grandi et vécu à Oxford. Elle a épousé un professeur des plus remarquables. Elle a vécu toute sa vie dans l’atmosphère des universités et dans le monde le plus cultivé de son pays. On s’en aperçoit.

Parmi ses romans, les uns sont plutôt théologiques, ecclésiastiques, tout empreints de morale et de philosophie, tels : Robert Elsmere, son premier et son plus grand succès (1888), Helbeck of Bannisdale (1898), The Case of Richard Meynell (1911). Les autres sont plutôt politiques ou sociologiques, comme : Marcella (1894), Sir George Tressady (1896) et The Coryston Family (1913). Ce dernier aborde presque tous les problèmes qui ont agité la dernière génération. David Grieve (1892) était un panorama intellectuel du même genre, en traits plus accusés. Dans d’autres œuvres, d’une intention moins vaste, les personnages et les événements, sans rien perdre de leur vérité, de leur modernité, se rattachent ouvertement à l’histoire anecdotique. Lady Rose’s Daughter (1903) rappelle, par exemple, la destinée de Mlle de Lespinasse ; The Marriage of William Ashe (1905) celle de Lady Caroline Lamb, et Fenwick’s Career (1906) la carrière de Haydon. Parmi ses peintures de la vie contemporaine, Eltham House est une des plus favorablement connues en France.

Dans cette œuvre immense il faudrait tout citer si l’on voulait montrer à quel point Mrs. Humphry Ward a su