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DU CAFÉ ET DE SES FALSIFICATIONS.

La falsification a lieu : 1° sur le caté en grain et qui est torréfié ; 2° sur le café torréfié et moulu.

La falsification du café en grain a été démontrée de la manière la plus évidente ; on a su que des fabriques de faux cafés existaient dans diverses villes de France. De faux grains de café étaient préparés à l’aide de moules artistement faits, puis ils étaient mêlés au café ; de ces cafés étaient préparés à Lyon, d’autres à Paris, rue Mouffetard ; nous avons dans nos pièces des rapports faits après la saisie de ces cafés rue de l’Île-Saint-Louis, chez le sieur N… et chez les sieurs L… et L…, rue de Charonne. Les conclusions d’un de ces rapports sont les suivantes : on voit par tout ce qui précède, 1° que les grains extraits du café vendu au sieur Potel, sont des grains confectionnés avec une pâte féculente torréfiée, pâte préparée par un sieur H… (de Lyon), qui a qualifié cette préparation de moka hygiénique ; 2° que le café vendu par le sieur L…, à la dame Deleup, contient de ce faux café[1] ; 3° que les grains séparés par le commissaire de police, du café qui était en la possession d’un sieur Dewismois, étaient des grains de faux café ; 4° que la vente du café exotique mêlé de faux café, est une fraude, puisque l’on substitue au café exotique un produit d’une valeur moindre ; 5° qu’il est fâcheux que l’administration ait délivré un brevet pour la préparation d’un mélange informe dont les composants ne sont pas indiqués d’une manière précise ; 6° que la délivrance de ce brevet servira la fraude, car le produit breveté en grains ne peut, selon nous, être utilisé qu’en le mêlant avec le produit exotique ; en effet, les macérations, infusions, décoctions que nous avons préparées avec le faux café, ont la plus grande ressemblance avec celles que l’on obtient avec les croûtes de pain torréfiées.

  1. De semblables brevets, quoiqu’ils ne garantissent rien, ne devraient être accordés qu’après avoir consulté, soit l’Académie impériale de médecine, soit le Comit" d’hygiène, soit le Conseil de salubrité.