Page:Chevallier - Quelques mots de chimie pathologique.djvu/6

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semblaient vouloir se substituer l’une à l’autre et régner d’une manière exclusive ! De nos jours, à cet esprit d’exclusivisme ont succédé des idées plus sages et mieux inspirées des principes de la raison ; et les prétentions excessives des humoristes, enthousiastes propagateurs de l’influence prédominante de la chimie en médecine sont tombées, ainsi que celles des vitalistes, devant les saines démonstrations de nos auteurs modernes ; elles ont fait place à un intelligent éclectisme, qui, sans dénier les incontestables services rendus par la chimie, ne lui accorde cependant que la juste part qui lui revient dans l’explication des phénomènes de la vie animale.

Mais si des limites mesurées sont venues borner son domaine exagérément étendu, son influence n’en a pas été moins active, son rôle en médecine n’en a pas été moins énergique et souvent victorieux ; ne semble-t-il pas au contraire qu’elle a puisé des forces nouvelles dans la contrainte qu’elle a éprouvée ? Oui, sans doute ; ses richesses fournissent un aliment à cette avidité de connaissances qui est le partage de l’homme, à ce besoin impérieux d’expliquer les phénomènes qui se passent soit autour de lui, soit en dedans de lui. Il lui demande le secret des lois qui régissent la naissance, la croissance et la production des êtres organisés ; il l’interroge surtout sur les modifications intimes qu’il subit, et déjà la nature de plusieurs a été découverte ; mais celle d’un