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REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 47

céder à la force, de gémir sur le sort de leur patrie que le deuil de la liberté va bientôt peut-être cou- vrir d*un crêpe lugubre...

« Le journal de Marat a été saisi, et les formes ont été brisées dans l'imprimerie où il se faisait... »

A cet ensemble de preuves, qui établit l'im- possibilité matérielle de faire paraître régulièrement le journal de Marat, il subsiste, nous en convenons, quelques doutes que la réimpression seule des œuvres politiques de l'ami du peuple aurait pu dis- siper ; c'est le silence de Marat sur ces faux numéros, et surtout sur la lacune qu'ils laissent subsister dans la seule collection que Marat d'abord, puis sa veuve, destinaient à la réimpression.

Sans nous préoccuper ici des honteuses menées des folliculaires et des ennemis de la liberté, tou- jours à raffut pour donner le change au public par de faux Amis du peuple, si l'on se pénètre de la situar- tion faite aux écrivains patriotes par le massacre du Champ-de-Mars , quoi de plus naturel que durant quinze à vingt jours Marat n'ait pu vaincre la pusil- lanimité des imprimeurs? « Puissiez-vous, chers frères d'armes, disait Marat en reprenant sa feuille le 10 août suivant, puissiez-vous avoir échappé aux vengeances atroces du tyran des Tuileries, aux per- quisitions inquisitoriales et aux fureurs barbares de ses valets et satellites prostitués, les pères conscrits contre-révolutionnaires. »

Quelques pages plus loin, passant en revue les