Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/96

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imprime sur le sol et qui permet au chien de le suivre à la piste. Mais ne perdons pas de vue que ces faits sont la preuve d’un mouvement de la matière odorante, qui tend en définitive à la disperser dans l’atmosphère.

La théorie dont je parle admet que tous les corps inorganiques et organisés capables d’agir sur la baguette, exhalent des corpuscules qui la font tourner en vertu d’une action physique. Les eaux et les métaux, et d’un autre côté, les voleurs et les meurtriers aussi bien que les objets qu’ils ont touchés, émettent des corpuscules qui agissent sur la baguette par l’intermédiaire de celui qui la tient.

Les partisans de cette théorie admettant que les corpuscules restent à 5 pieds au-dessus des eaux, et qu’ils y restent des mois, des années entières, car J. Aymar assurait que la baguette tournerait dans un lieu vingt-cinq ans après qu’un meurtrier y aurait passé, il est évident que ce fait est contraire à la dispersion des émanations odorantes sur laquelle la théorie des corpuscules s’appuie. Il s’ensuit donc qu’il est contraire à la raison d’admettre que J. Aymar a pu suivre la piste des assassins depuis Lyon jusqu’aux frontières d’Italie, sur le Rhône, la terre et la mer, malgré les vents, les pluies et les tempêtes.

Si les corpuscules agissent physiquement sur la baguette, on ne peut concevoir l’efficacité de ceux qui se dégagent d’une pièce de quatre sous, d’une eau souterraine, et l’impuissance de ceux qui se dégagent d’une rivière, de la mer ; en un mot, d’une eau découverte, quelle qu’en soit la masse.

D’un autre côté, pourquoi la baguette en équilibre