Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/112

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Malebranche, de l’abbé de Rancé, de l’abbé Pirot et du père Lebrun.

115.Le père Ménestrier, en condamnant l’usage de la baguette comme chose illicite au point de vue théologique va plus loin en la montrant comme une cause de trouble dans la plupart des cas où elle est employée. Son opinion sur les inconvénients qu’elle peut avoir en justice est trop bien motivée pour ne pas reproduire textuellement, et, en le faisant, je compléterai d’une manière exacte l’histoire du procès criminel de Lyon dans lequel J. Aymar intervint :

« Que l’on ne dise pas que c’est une sage disposition de la Providence et de la justice de Dieu pour empêcher que certains crimes ne demeurent impunis, et pour découvrir des hypocrisies, pour manifester l’innocence qui peut être opprimée même dans les tribunaux de la justice, faute de preuves évidentes de ce qu’elle est. Je dis que tous ces prétextes sont vains, faux, chimériques, extravagants ; car il n’est pas permis à la justice de se servir ni directement ni indirectement de ces indications pour absoudre ni pour condamner, non pas même comme de moyens pour parvenir à la vérification d’autres signes et d’autres preuves, d’autant que ces indications sont suspectes, sujettes à beaucoup d’erreurs et à la mauvaise foi des personnes qui pourraient dire qu’elles auraient ce talent, et déférer faussement des personnes qu’elles voudraient perdre, en faisant tourner sur elles des baguettes. Quand il s’agit de la vie, des biens et de l’honnêteté