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Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/119

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a voulu que le public connût, afin de le dégoûter de la baguette.

125.M. de Francine Grand-Maison, prévôt de l’Île-de-France et intendant des eaux, a dit au père Lebrun qu’en vertu des deux charges dont il était revêtu, il était fort souvent engagé à faire usage de la baguette pour reconnaître des criminels et découvrir des sources, et que quoiqu’il eût employé un très-grand nombre de gens réputés habiles à manier la baguette, notamment de révérends pères capucins, il n’a jamais trouvé personne en qui l’on pût avoir confiance, parce que la baguette donnait souvent le change et disait très-souvent faux[1].

On voit auprès de la ville de Salon, en Provence, des puits d’une effroyable profondeur, dit le père Lebrun[2], creusés inutilement sur les indices trompeurs qu’avait donnés la baguette.

Le maréchal de Boufflers n’ayant pas d’eau dans le voisinage d’un château qu’il venait de faire bâtir en Picardie, eut recours à M. Legentil, le prieur de Dorenic, près de Guise, dont la réputation était grande dans le pays. Il resta trois semaines auprès du maréchal ; la baguette tourna fortement en plusieurs endroits, et les témoins dirent que le prieur en tremblait d’effroi. Cependant on fit creuser dans ces endroits jusqu’à 60 pieds sans trouver d’eau.

Le père Lebrun raconte qu’au mois de septem-

  1. Préface.
  2. Page 25.