pierre, etc., il aurait déjà obéi jusqu’à un certain point à cette tendance qui nous porte vers un corps qui se meut[1].
» La tendance au mouvement dans un sens déterminé, résultant de l’attention qu’on donne à un certain objet, me semble la cause première de plusieurs phénomènes qu’on rapporte généralement à l’imitation : ainsi, dans le cas où la vue et même l’audition porte notre pensée sur une personne qui bâille, le mouvement musculaire du bâillement en est ordinairement chez nous la conséquence ; je pourrais en dire autant de la communication du rire, et cet exemple même présente, plus que tout autre analogue, une circonstance qui me paraît appuyer beaucoup l’interprétation que je donne de ces phénomènes : c’est que le rire, faible d’abord, peut, s’il se prolonge, passez-moi l’expression, s’accélérer (comme nous avons vu les oscillations du pendule tenu à la main augmenter d’amplitude sous l’influence de la vue), et le rire s’accélérant peut aller jusqu’à la convulsion.
» Je ne doute point que le spectacle de certaines actions propres à agir fortement sur notre frêle machine, que le récit animé de la voix et du geste de ces mêmes actions, ou, encore, la connaissance que l’on en prend par une simple lecture, ne portent certains individus à ces mêmes actions, par suite d’une tendance au mouvement qui les déter-
- ↑ Il n’est pas impossible que dans le mal de mer, il se passe en nous quelque chose d’analogue à ce que je viens de dire.