212.En réfléchissant à ce qu’il y a d’étrange dans la supposition par laquelle on attribue à des corps inorganiques, comme à des corps vivants, le pouvoir d’agir à distance sur le pendule explorateur ; en réfléchissant à ce qui s’était passé en moi lorsque mes yeux en suivaient les oscillations, j’avais conscience d’une sorte de plaisir causé par la vue des oscillations du pen* dule, et d’une tendance de mon corps à suivre la ligne de mouvement qui captivait mes yeux.
213.Ces réflexions m’ont conduit à l’expérience des yeux fermés, c’est-à-dire à une expérience très-propre à démontrer l’influence de certains corps sur le pendule, si cette influence existait. Évidemment pour moi, dans le cas de l’affirmative, les corps capables de l’exercer devaient agir tout aussi bien lorsque les yeui de l’expérimentateur seraient fermés, que lorsqu’ils étaient ouverts, et, dans les deux cas, les corps doués de la propriété adynamique devaient pareillement, par leur présence, arrêter le mouvement du pendule. Or, le contraire étant arrivé, c’est-à-dire tous les phénomènes attribués à une action des corps s’étant évanouis lorsque mes jeux eurent été bandés, il est impossible d’admettre que, dans le cas où les yeux de l’expérimentateur sont ouverts, les corps exercent une action qu’ils n’exercent plus dans le cas contraire.
214.Quelle objection peut-on me faire ?
Quelle influence la vue pourrait-elle exercer si le mouvement du pendule était produit à la fois par un corps et par un fluide qui serait en nous ?
Évidemment rien.