Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/24

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parlait à l’Académie, fut renvoyée à notre examen. Un Rapport me semblait alors d’autant plus facile à faire, que quelques organes de la presse quotidienne, en entretenant leurs lecteurs de ces merveilleux phénomènes, citèrent comme applicable à leur explication, une grande partie de la Lettre sur une classe particulière de mouvements musculaires, que j’avais adressée à M. Ampère, et qui fut imprimée, en 1833, dans la Revue des Deux-Mondes[1]. Certes, si le phénomène des tables tournantes eût été restreint à leur mouvement circulaire, fort de l’assentiment public de plusieurs personnes auxquelles je suis inconnu et dont, à ce titre, je puis croire le jugement impartial, j’aurais sans crainte soumis des conclusions à mes deux honorables confrères de la Commission, et en les supposant approuvées, sans hésitation je les aurais présentées à la sanction de l’Académie.

2.Mais les tables n’ont pas seulement tourné ; elles ont frappé du pied, ou pour mieux dire, elles ont parlé, vu le passé, aperçu ce qui est actuellement en des lieux éloignés, et les événements futurs même leur ont été dévoilés. Ce ne sont plus quelques écrits légers, des articles de journaux dont elles ont été l’objet, mais le récit de leurs nombreuses merveilles a enfanté des volumes ! Enfin les tables ne sont pas exclusivement le siège de l’intelligence. La Guadeloupe possède une chaise douée de la faculté de composer en prose et en vers, comme le témoigne une brochure déposée

  1. Livraison de mai 1833.