Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/247

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contre, et connaît le grain propre à le nourrir, car du plus loin qu’il en aperçoit pour la première fois, il se précipite dessus pour le becqueter. Le petit canard, auquel l’eau est inconnue, se précipite dans celle qu’il vient d’apercevoir, et sait s’y diriger avec ses pattes sans hésitation, sans incertitude, et avec la même aisance qu’il le fera à la fin de sa vie.


II. — Actes relatifs à la raison.

278.Les actes que nous rapportons à la raison, produits de la réflexion et d’un examen préalable à leur exécution, auraient pu différer de ce qu’ils sont, à cause de leur émanation d’un être libre et doué d’une volonté.


III. — Actes relatifs à l’imitation.

279.Il est des actes auxquels on peut se livrer, parce qu’on est témoin qu’un autre que soi les exécute, et que, sans cette circonstance, on n’aurait jamais pensé à faire. Ils diffèrent donc des actes relatifs à l’instinct, et sont tout à fait étrangers à ceux de la raison, lorsqu’on les exécute sans le vouloir ou sans s’en rendre compte.


IV. — Actes relatifs à l’habitude.

280.Les actes auxquels l’homme et les animaux se livrent souvent peuvent devenir si familiers, qu’ils les exécutent avec une telle spontanéité qu’on est tenté de les rapporter à une sorte d’instinct ; mais, comme résultat d’un exercice plus ou moins fréquemment répété, ils diffèrent absolument des actes de l’instinct, tel que je viens de l’envisager.