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Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/259

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des dangers qui ne se présenteraient point à leur esprit, dans le cas où elles auraient la certitude de pouvoir voir, en ouvrant les yeux, si elles en avaient la volonté.

302.L’explication que je donne du mal de mer rend parfaitement compte de l’influence de certaines circonstances sur les personnes susceptibles d’en être affectées. Ainsi, qu’on soit placé sur le pont d’un vaisseau au moment du plus fort tangage, qu’on se figure être dans une balançoire au mouvement de laquelle on s’abandonne volontairement et avec plaisir, et l’on pourra prévenir ou diminuer le mal de mer, en supposant que l’on soit assis ou dans une position fixe qui exclut la peur de tomber.

Si l’on est assis sur le pont, et que la vue se porte à l’horizon ou sur des objets éloignés, la pensée ainsi distraite des mouvements du vaisseau faisant diversion à l’effet qu’ils pourraient produire sans cela, le prévient ou en affaiblit l’intensité.

On dit que l’on conjure le mal en tenant un verre d’eau à la main, de manière à en maintenir l’équilibre malgré le tangage et le roulis. Sans prétendre à l’efficacité absolue de ce moyen dans tous les cas, je conçois cependant qu’il y a telle personne dont il captivera assez fortement l’attention pour la soustraire au mal de mer qu’elle aurait éprouvé, si elle n’y eût pas eu recours.