Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/59

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métaux. S’est-il tu, parce que la baguette n’était pas employée à ce genre de recherche, ou bien parce qu’il a jugé une explication superflue, après l’opinion qu’il a professée plusieurs fois de la vanité de la magie ? C’est ce que je ne discuterai pas.

Columelle et Palladius ne disent rien de la baguette.

Cassiodore, au VIe siècle, insiste sur l’utilité des chercheurs d’eau, sans faire mention de la baguette dont ils se seraient servis[1].

Enfin, je citerai un livre fort rare, imprimé en 1569, qui ne parle pas de la baguette. Il est intitulé : L’art et science de trouver les eaux et fontaines cachées soubs terre autrement que par les moyens vulgaires des agriculteurs et architectes, par Jacques Besson, Dauphinois, mathématicien. Orléans, 1569.

54.Quoi qu’il en soit, les citations précédentes montrent comment la pensée, non d’un individu, mais des peuples, a été conduite à lier l’idée d’un bâton, d’une verge, d’une baguette à des idées mystérieuses en général, et particulièrement à celles de découvrir des choses qu’on veut connaître et de pénétrer dans l’avenir même. C’est de là qu’est sortie la branche de l’art divinatoire appelée rabdomancie, divination par verge ou petits bâtons[2]. Si toutes les citations précédentes ne s’appliquent pas également bien au sujet, il ne serait pas juste de m’en faire le reproche, parce que la plupart ne sont point de mon fait ; elles appartien-

  1. Theodoric. epist. LIII (Cassiod. Variar., lib. III, p. 58).
  2. Des controverses et recherches magiques de Martin Delrio, Traduction française de Duchesne ; 1611 ; livre IV, page 591.