Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/69

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fait trop analogue à celui que nous avons vu se produire de nos jours à l’occasion des tables tournantes, pour ne pas le tirer de l’oubli où il est tombé, et montrer les points nombreux de ressemblance qu’on aperçoit entre des hommes différents par la culture de l’esprit, la profession et la position sociale, qui appartiennent à des temps aussi différents que le sont l’époque que nous venons de fixer et l’époque contemporaine.


§ Ier. — Lettre du père Lebrun au père Malebranche[1].

64.C’est par une Lettre, datée de Grenoble, 8 de juillet 1689, écrite au père Malebranche par un révérend père de l’Oratoire, qui ne se nomme pas, mais que l’on sait être le père Pierre Lebrun, que plusieurs hommes distingués de Paris et des environs, le père Malebranche, le célèbre abbé de la Trappe Fr.-Armand-Jean de Rancé, et l’abbé Pirot, chancelier de l’église et de l’Université de Paris, apprirent les nouveaux emplois de la baguette. Le révérend père Lebrun voulait connaître l’opinion du père Malebranche sur des faits que tenaient pour réels un grand nombre d’habitants du Dauphiné, et de Grenoble en particulier. Ces faits, les voici :

La baguette ne tourne pas sur l’eau qui est à découvert, mais sur l’eau souterraine, tandis qu’elle tourne sur les métaux découverts ou cachés.

  1. Elle fut publiée dans un recueil intitulé : Lettres qui découvrent l’illusion des philosophes sur la baguette et qui détruisent leurs systèmes. Paris, 1693. Le livre fut achevé d’imprimer le 23 d’avril 1693 ; il est du père Pierre Lebrun, de l’Oratoire.