qu’on ne peut révéler qu’à un certain nombre d’adeptes[1]. Voici en peu de mots en quoi consiste cette science selon l’auteur du livre Jetsira[2].
Dieu a créé le monde par trois Sephirim (ספרים), c’est-à-dire, par sa conception (סְפַר), par son verbe (סיפור) et par son écriture (סֵפֶר). Dieu a conçu l’archétype du monde avec nombre, poids et mesure, il l’a tiré du néant par la puissance de sa parole, et l’a peuplé des créatures qui sont l’écriture de Dieu ; et l’écriture, le verbe et la conception sont une seule et même chose en Dieu.
La langue hébraïque est divine parce que Dieu s’en est servi pour communiquer avec les hommes, et son écriture est parfaite et renferme des mystères dans ses traits les plus imperceptibles de ses caractères.
Il y a 32 voies cachées de la sapience, savoir : 10 Sephiroth (ספירות) ou attributs de la divinité[3] et 22 lettres de l’alphabet qui sont les types ou les formes de la manière dont les choses passent du néant à l’existence, et qui se divisent en 3 mères, 7 doubles et 12 simples.
Comme la providence de Dieu est la même dans le macrocosme (l’univers) le microcosme (l’homme et les sphères
- ↑ Préface de l’Ordre Zeraïm.
- ↑ Dans la Théorie du Judaïsme nous avons indiqué en abrégé le plan et l’esprit de l’autre livre cabalistique appellé Zohar.
- ↑ Voy. Théorie du Judaïsme 1re Part.
Ézéchiel qui se montre toujours empressé de puiser dans les arts et dans les mœurs des Chaldéens (IV, 1. etc.) en leur empruntant le symbole du monde ou la sphère céleste nous apprend que leurs astronomes plaçaient le soleil au centre du système planétaire. Cette vérité qui n’avait pas été trop clairement démontrée jusqu’ici acquiert un nouveau poids par ce que Maimonides (More Nebukim III, 29.) nous rapporte d’avoir lu dans un vieux livre des Sabéens intitulé העבודה הנבטיה qu’il y avait un temple à Babylone dédié au soleil où l’image de cet astre était suspendue entre le ciel et la terre, c’est-à-dire, au centre de l’édifice et au milieu des sept planètes. C’est donc sur l’autorité d’Ézéchiel et de Maimonides que nous attribuons aux anciens la connaissance du véritable système du monde. Mais nous prouvons en même temps que Copernic non seulement n’a pas profité de leurs lumières, mais qu’il ne pouvait pas même en profiter et que son génie le dispensait d’y avoir recours.