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nier livre de la loi écrite où Moïse fait par ordre de Dieu, une espèce d’épilogue des lois qu’il avait exposées dans les livres précédens et a l’air de les soumettre encore une fois à l’examen pour mieux expliquer les prescriptions obscures, inculquer celles dont la pratique était plus difficile, et en modifier d’autres qui n’étaient plus de saison. Mais nous avons déjà traité ce point de doctrine dans la Théorie du Judaïsme en parlant de l’usure. On lit dans l’Aruch (Dictionnaire Talmudique) ces paroles, qui confirment notre conjecture : Pourquoi porte-t-elle le nom de Mischna ? Parce qu’elle est שנייה la seconde des deux lois (écrite et orale). Car la loi, que tout le peuple d’Israël entendit sur le mont Sinaï est la loi écrite. Mais Moïse entendit la Mischna de la bouche de Dieu שנייה une seconde fois et ce fut la loi orale. Il est donc évident qu’elle est la seconde, relativement à la première. C’est-à-dire à la loi écrite. Les Talmudistes appellent aussi משנה (Mischna) chaque section dont elle se compose, et pour désigner plusieurs de ces sections ils disent משניות (Les Mischnes) en dialecte chaldéen מַתְנִיתָּא au singulier et מַתְנְיָן ou מַתְנְיָתָא au pluriel.

La seconde des deux parties du Talmud qui, comme nous allons le voir, a été ajoutée à la Mischna s’appelle גמרא (Ghemara) du verbe גמר qui en hébreux veut dire perfectionner et apprendre en talmudique. C’est pourquoi le nom גמרא, selon quelques savans, signifie complément ou supplément) et selon d’autres, discipline ou doctrine. Nous préférons la première interprétation parce qu’elle répond parfaitement au but qu’on s’est proposé dans la Ghemara de remplir les lacunes de la Mischna et de don-

    conjecturer par on passage de St. Épiphane que nous citerons tout à l’heure. Il est à remarquer que ce livre de Moïse a aussi été appelé משנה (répétition) nom, qui selon quelques savans Israélites est dérivé du passage de la Bible (Deut. XVII, 18.) où on ordonne au roi de se procurer משנה התורה une copie de la loi. Observons aussi que les grecs ont appliqué l’expression δευτερονόμιον aux traditions de la Synagogue et que משנה התורה et שנא) veulent signifier quelque fois leçon du texte talmudique, de même que מקרא et קרא signifient leçon du texte sacré, Voy. Wolf ib. p. 664. en note.