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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/254

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marqua cela et réunit de petits brins de chanvre en un faisceau qu’il traîna avec son bec jusqu’aux pieds de saint Martin. Et saint Martin fut émerveillé au point de vouloir porter l’oiseau au Seigneur.

Et l’oiseau se laissa prendre, parce qu’il n’avait pas peur d’un saint qui aimait si bien les hommes.

Mais voilà qu’en traversant un magnifique jardin qu’il y a dans le ciel, saint Martin rencontra saint Augustin et lui souhaita un bon siècle ; ce qui attira l’attention de l’oiseau sur le fils de Monique.

Alors saint Augustin vit, sans en croire sa vue, l’oiseau s’approcher de lui, écarquiller les yeux, rester comme en extase et soulever par des tressauts sa petite poitrine.

C’est qu’à ce moment-là le saint était en belle compagnie.

Car le Seigneur, voulant récompenser Augustin et Madeleine l’adultère d’avoir, pour l’amour de lui, mis fin aux amours dont ils avaient abusé, chacun de son côté, sur la terre, leur avait, en les faisant saint et sainte, permis de s’aimer saintement l’un l’autre au ciel.

Et l’oiseau battait des ailes et secouait