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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/267

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hommes traînés par Daniel, et elle comprit, de plus en plus surprise, que ces gens se réunissaient pour voir celui qu’elle aimait.

Elle se leva et les suivit.

Elle arriva au bout d’une demi-heure à la ville ; jamais elle ne s’était hasardée aussi loin de la ferme.

La rue était encombrée aux environs de la poste, où tout le monde s’arrêtait. En ressoudant les phrases dans son esprit, elle en conclut que c’était là que Daniel Lambert devait venir.

Elle fit tant et si bien, des pieds, des mains et des coudes, qu’elle se trouva placée au premier rang.

Bientôt, une grande rumeur retentit dans une rue voisine.

C’était Daniel Lambert qui arrivait ! Et, la foule s’ouvrant, Mabel le vit venir à fond de train d’abord, puis au trot, puis au pas gymnastique, puis enfin au pas ordinaire.

Quand il fut devant la croisée de la poste, il s’arrêta.

Toute la foule enthousiasmée criait à tue-tête :

— Vive Daniel Lambert ! Lui n’en paraissait pas plus fier ; il ne