— Ne rougis donc pas comme ça.
— Taquin !
— Voyons, chérie, aie confiance en ton père. Le soir, en t’endormant, tu fais toujours ta prière d’un bout à l’autre, sans que la pensée d’aucun beau jeune homme ne l’interrompe ?
— Papa,… je t’assure…
— Tu ne peux pas parler, tellement ton cœur bat. Embrasse-moi, mignonne ; je veux ton bonheur, entends-tu ? Voilà que tu pleures à présent. Vite, Mademoiselle, apportez-moi vos yeux. Seulement, soyez franche avec votre petit père. Répondez gentiment ce beau jeune homme en question vous aime-t-il bien ?
— Non…
— Et vous, mademoiselle, vous l’aimez beaucoup ?…
— Mais, papa, tu me tiens là des discours… Oh ! Je te répète que les messieurs ne s’occupent pas plus de moi que… je ne m’occupe d’eux, nà.
— Ah ! tu le prends sur ce ton ! Tu ne tiens aucun compte de mon amabilité ! Eh bien, alors, mademoiselle, vous obéirez à mes ordres : un de mes bons amis m’a demandé votre main ; je la lui donne.