Page:Chivot et Duru, Les Braconniers.djvu/34

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LASTÉCOUÈRES.

Pourquoi le retirez-vous ? vous n’avez donc pas le courage de votre opinion ?…

ÉLÉONORE.

Alors, je ne le retire pas.

LASTÉCOUÈRES.

Et pourquoi ne le retirez-vous pas, puisque vous reconnaissez vous-même qu’il est inexact ? (Eléonore va pour répliquer.) Assez ! taisez-vous, je vous certifie, moi, que je finirai par les pincer ou je ne suis qu’une fichue bête…

BIBÈS.

C’est évident !

LASTÉCOUÈRES, à Bibès.

Quoi !… qui est-ce qui vous parle à vous ?… Je n’ai que faire de votre approbation… je suis comme un crin !… Si seulement ces drôles-là se contentaient de me prendre mon gibier…

ÉLÉONORE.

Qu’est-ce qu’ils font donc encore, papa ?…

LASTÉCOUÈRES.

Ce qu’ils font !… Ils se moquent de moi !…

BIBÈS.

Ça leur arrive quelquefois…

LASTÉCOUÈRES.

Qu’est-ce que vous dites ? Non… tenez, l’autre jour, j’invite l’ambassadeur d’Espagne à une grande chasse, il devait m’apporter la décoration du Mançanarés, que je désirais depuis très-longtemps… Les braconniers apprennent ça… vous allez voir… L’ambassadeur, mon fils et moi, nous nous mettons en selle et nous partons… (Il imite les mouvements d’un homme à cheval.) Sur notre chemin nous rencontrons une haie…