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LASTÉCOUÈRES.

Le prisonnier est-il réveillé ? A-t-il demandé à déjeuner ?

ALEXIS.

Oui, monseigneur !

LASTÉCOUÈRES.

Lui a-t-on porté mes pantoufles ? ma robe de chambre ?

PAOLO.

On a fait tout ce que monseigneur a commandé.

LASTÉCOUÈRES.

C’est bien ! (Les gardes remontent. — Lastécouères descend à l’avant-scène.) Ah ! c’est que ce qui m’arrive est formidable !… Hier, je reçois cette lettre de mon avocat. (Il prend une lettre dans sa poche et la lit.) « Votre procès est complètement perdu… Le tribunal a rendu à M. de Birague, votre cousin, ou à ses héritiers, son nom et ses biens ; mais ce qu’il y a de plus bizarre, c’est qu’il a été reconnu au cours du procès, que M. de Birague, privé de ressources, s’était fait braconnier sous le nom de Rastamagnac. » (Pliant la lettre.) Rastamagnac !… Et c’est hier, au moment où je venais de pincer ce braconnier, que j’apprends qu’il est le propre fils de mon cousin… son héritier par conséquent… et que presque tout ce que je possède lui appartient… Quel coup ! un autre en eût été assommé… moi, pas, j’ai rebondi… et soudain mon plan fut arrêté !… et je vais l’exécuter aujourd’hui même. (S’adressant à ses invités.) Allons, messieurs, je vais vous mettre sur la piste… suivez-moi.

Reprise du chœur de chasse. — Lastécouères sort à gauche avec ses invités et les gardes-chasse.


Scène III

BIBÈS, puis GINETTA.

Une fois que tout le monde est parti, un domestique en grande livrée se retourne au fond, c’est Bibès.

BIBÈS, descendant.

Il veille, l’ange gardien… il veille… Voyons si mon petit