vous voir. Je serai chez vous à six heures au plus tard ; &, si cela vous convient, nous irons ensemble sur les sept heures chez madame de Volanges. Il sera décent que je ne diffère pas l’invitation que j’ai à lui faire de la part de madame de Rosemonde ; de plus, je serai bien aise de voir la petite Volanges.
Adieu, la très belle dame. Je veux avoir tant de plaisir à vous embrasser, que le chevalier puisse en être jaloux.
Lettre XLVIII.
C’est après une nuit orageuse, & pendant laquelle je n’ai pas fermé l’œil ; c’est après avoir été sans cesse ou dans l’agitation d’une ardeur dévorante, ou dans l’entier anéantissement de toutes les facultés de mon âme, que je viens chercher auprès de vous, Madame, un calme dont j’ai besoin, & dont pourtant je n’espère pas jouir encore. En effet, la situation où je suis en vous écrivant me fait connaître, plus que jamais, la puissance irrésistible de l’amour ; j’ai peine à conserver assez d’empire sur moi pour mettre quelque ordre dans mes idées ; & déjà je prévois que je ne fi-