Page:Choderlos de Laclos - Les Liaisons dangereuses, 1869, Tome 2.djvu/186

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tice. J’en suis presque à regretter d’avoir refusé l’accommodement. Cependant je me rassure, en songeant que le procureur est adroit, l’avocat éloquent & la plaideuse jolie. Si ces trois moyens devaient ne plus valoir, il faudrait changer tout le train des affaires ; & que deviendrait le respect pour les anciens usages ?

Ce procès est actuellement la seule chose qui me retienne ici. Celui de Belleroche est fini : hors de cour, dépens compensés. Il en est à regretter le bal de ce soir ; c’est bien le regret d’un désœuvré ! Je lui rendrai sa liberté entière à mon retour à la ville. Je lui fais ce douloureux sacrifice, & je m’en console par la générosité qu’il y trouve.

Adieu, vicomte, écrivez-moi souvent : le détail de vos plaisirs me dédommagera au moins en partie des ennuis que j’éprouve.

Du château de… ce 11 novembre 17…

Lettre CXXXV.

La présidente de Tourvel à madame de Rosemonde.

J’essaie de vous écrire, sans savoir encore si je le pourrai. Ah, Dieu ! quand je songe qu’à ma dernière lettre c’était l’excès de mon bonheur qui m’empêchait