condamner. Non, tu n’as pas trahi l’amitié, & je n’ai pas davantage abusé de ta confiance. Tous deux, il est vrai, nous ignorions nos sentiments ; mais cette illusion, nous l’éprouvions seulement sans chercher à la faire naître. Ah ! loin de nous en plaindre, ne songeons qu’au bonheur qu’elle nous a procuré ; & sans le troubler par d’injustes reproches, ne nous occupons qu’à l’augmenter encore par le charme de la confiance & de la sécurité. O mon amie ! que cet espoir est cher à mon cœur ! Oui, désormais délivrée de toute crainte, & tout entière à l’amour, tu partageras mes désirs, mes transports, le délire de mes sens, l’ivresse de mon âme ; & chaque instant de nos jours fortunés sera marqué par une volupté nouvelle.
Adieu, toi que j’adore ! Je te verrai ce soir, mais te trouverai-je seule ? Je n’ose l’espérer. Ah ! tu ne le désires pas autant que moi.
Lettre CXLIX.
J’ai espéré hier, presque toute la journée, ma digne amie, pouvoir vous donner ce matin des nouvelles plus favorables de la santé de notre chère malade ;