veille que vos lettres ne peuvent pas être longues ; mais vous ne refuserez pas deux mots à votre enfant : un pour soutenir son courage, & l’autre pour l’en consoler. Adieu, ma respectable amie.
Lettre CIX.
Ce n’est que d’aujourd’hui, Madame, que j’ai remis à M. de Valmont la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Je l’ai gardée quatre jours, malgré la frayeur que j’avais souvent qu’on ne la trouvât, mais je la cachais avec bien du soin ; & quand le chagrin me reprenait, je m’enfermais pour la relire.
Je vois bien que ce que je croyais un si grand malheur n’en est presque pas un ; & il faut avouer qu’il y a bien du plaisir : de façon que je ne m’afflige presque plus. Il n’y a que l’idée de Danceny qui me tourmente toujours quelquefois. Mais il y a déjà tout plein de moments où je n’y songe pas du tout ! aussi c’est que M. de Valmont est bien aimable !
Je me suis raccommodée avec lui depuis deux jours : ça m’a été bien facile ; car je ne lui avais encore dit