Page:Chodzko - Légendes slaves du moyen âge (1169–1237), 1858.djvu/125

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gnature autographe et de celle de tous les magistrats du synode. En l’investissant de ses titres, il lui remit aussi de ses propres mains la crosse (sceptre) d’archevêque et tous les habits pontificaux. L’empereur avant de congédier le saint, ratifia tous ses titres par un édit officiel. À son retour dans le mont Athos, les Pères apprenant qu’il était archevêque, accoururent tous près de lui, joyeux et en même temps affligés de son départ prochain. Ils voulaient recevoir sa bénédiction et lui donner le baiser d’adieu. Il les accueillait comme auparavant, dans son monastère de Khilandar, leur prodiguant sa bienveillance, ses consolations et ses dons, et se recommandant à leurs prières. Le prote et tous les égoumènes l’invitaient chacun dans leur monastère, et il s’y rendait pour célébrer les messes, consacrer les prêtres et les diacres conformément à leurs demandes, honorant les reliques de tous les monastères, et scellant d’un baiser les actes de divine charité. De retour dans son monastère, il s’occupa des dernières dispositions, recommandant à l’égoumène de servir de modèle aux autres moines par sa vie vertueuse, puis enjoignant aux siens d’avoir la crainte de Dieu dans l’âme et de se soumettre en tout à l’égoumène, lui obéissant comme au Christ. Ayant donné à tous la paix et la bénédiction, il se remit en route, emmenant avec lui quelques prêtres, qu’il jugeait capables de devenir évêques. En quittant la montagne sainte, il se retournait souvent tout en pensant à ceux qui y vivaient comme des anges dans la chair, et à la vie qu’il y avait menée lui-même, dans le silence, loin des soucis et des distractions mondaines. Les larmes aux yeux, il se disait en lui-même : Hélas, de combien de félicités ne me verrai-je pas privé, malheureux que je suis ! Voilà ce que j’ai perdu, et que gagnerai-je en quittant le service de la sainte mère de Dieu ? Ai-je encore en moi le sentiment de ta volonté, ô mon souverain maître ? Je l’ignore, mon Dieu, mais c’est par toi que j’espère obtenir mon salut, grâce à l’intercession de la Vierge, la très-pure, et aux prières de ton élu Syméon, mon père. Ah ! ne me laisse pas dans l’affliction, car je succombe sous les angoisses qui m’accablent ! Et il pleurait ainsi et s’avançait brisé de douleur. À l’entrée de la nuit, il vit apparaître devant lui la Très-Sainte Vierge, qui le releva de son