Page:Chodzko - Légendes slaves du moyen âge (1169–1237), 1858.djvu/91

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à la cathédrale l’argent qu’elle a dépensé pour leur rançon. Plein de compassion pour leur détresse, il leur remit une somme suffisante, non-seulement pour leur acquittement, mais encore pour réparer les dégâts faits au couvent par les corsaires. Il leur fournit tout le nécessaire, et prit l’engagement d’en prendre soin et de les approvisionner durant toute sa vie. Il mérita également bien du monastère de Kiropotam, dévasté et ruiné par les mêmes corsaires ; il le fit restaurer à ses frais, fournissant tout ce qui était nécessaire pour y vivre. Repeinte à neuf et ornée d’images, l’église se releva sous l’invocation de Quarante martyrs de Sévaste. Il agit de même ailleurs, pour le monastère de Philothée, fondé par un dévot ami du Christ et par le vénérable Père Dionysius. Cet établissement à peine commencé allait être abandonné, parce que les fondateurs ne pouvaient pas subvenir aux frais de la construction ultérieure. Ils demandèrent des subsides à saint Sabba, qui leur donna tout ce qu’il fallait pour conduire les travaux à bonne fin.

Ensuite, le saint, désireux de contribuer à populariser, pendant sa vie, la gloire de son père, et de prouver son amour pour Dieu et l’auteur de ses jours, commença par la prière, disant : Seigneur, je glorifie ta miséricorde pour ce que tu as daigné me manifester dans le secret, et ce que j’ai contemplé dans ma joie solitaire ! Mais, ô Seigneur, toi dont l’amour est inépuisable, tu peux tout ce que tu veux ! Chacune de tes paroles est suivie d’un fait accompli. Exauce la prière de ton serviteur ! envoie ton très-Saint-Esprit, afin qu’il renouvelle les ossements de celui qui pour ton amour s’expatria, et qui gît ici dans la terre étrangère ! Abreuve-les de la rosée de ta grâce, que notre patrie s’enivre de l’abondance de la miséricorde de ton tabernacle ! Qu’ils distillent l’odorante myrrhe (huile), que la face et l’âme de tes serviteurs en soient ointes ! Que le monde comprenne enfin ta force et ton amour infini, et qu’on voie quels bienfaits tu répands, sur ceux qui te craignent et observent tes commandements ! De même qu’au ciel en présence des anges, tu rendis célèbres tes faveurs envers mon père, ton serviteur, de même sur la terre devant les hommes, ô Seigneur, daigne étonner le monde, et fais qu’il glorifie ton immense bonté, dans les reliques de Syméon ! Moi aussi, ton in-