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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/140

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vous m’avez ravi un trésor que j’ignorais posséder ! Il ne tient qu’à vous, monsieur : je ne vous démentirai pas ; mais je ne crains nullement que vous parliez d’un homme dont vous ne connaissez ni le nom ni l’état, car vous n’avez pas l’intention sans doute de m’appeler en témoignage. Allez, monsieur, je me rends trop de justice pour imaginer que je suis un sujet digne d’exercer votre médisance. — Quelle femme êtes-vous donc, Élise ? et que ce langage s’accorde peu avec votre condition ! — Je conçois votre étonnement, monsieur ; mais élevée près de mademoiselle, ayant en partie partagé son éducation, je n’ai conservé de soubrette que le tablier ; et je sens que si mademoiselle ne me traitait pas comme une amie, je ne pourrais pas supporter l’état humiliant où le ciel m’a placé.