Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/152

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je l’ai surprise le regardant et lui parlant de manière à n’en laisser aucun doute. — Et penses-tu qu’Ernest partage ses sentimens ? — Oh ! non vraiment, Ernest vous aime et n’aime que vous ; vous pouvez m’en croire.

Amélie se sentit soulagée par cette assurance. Mais l’idée que madame Durancy aimait Ernest lui laissa dans l’ame une tristesse extrême.

M. de Saint-Far, depuis quelque temps, semblait en proie aux plus vives douleurs ; son caractère aimable avait fait place à une humeur maussade qui ne le quittait presque plus ; la vue de sa fille semblait surtout l’affecter d’une manière pénible, et lorsqu’elle essayait à chasser de son front les nuages qui l’assiégeaient, au lieu de répondre à ses caresses, il l’arrosait de ses larmes et la suppliait de le laisser