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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/175

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très-persuadé qu’Alexandrine avait été la dupe de son imagination ; celle-ci, bien sûre de son fait, ne concevait pas par où le colonel avait pu s’évader ; elle se coucha, mais ne dormit pas ; elle comparait sans le vouloir les plaisirs qu’elle s’était promis aux vexations qu’elle avait éprouvées ; la colère, la jalousie, l’amour et la haine venaient l’agiter tour à tour ; cette nuit lui sembla d’une longueur extrême, et le jour reparut sans soulager ses ennuis.

Dès qu’Élise n’entendit plus de bruit, elle passa dans la chambre de sa maîtresse, très-curieuse d’apprendre comment tout cela s’était passé, et non moins surprise de la facilité avec laquelle Amélie avait souffert la visite du colonel. Mademoiselle, dormez-vous, demanda doucement Élise ? — Peux-tu le croire, lui