Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/225

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voir ceux qui déclamaient avec le plus de violence. Elle était belle, elle parlait bien, elle séduisit facilement ; et les plus zélés défenseurs d’Amélie devinrent bientôt les admirateurs d’Alexandrine.

Madame Durancy crut donner au monde un grand exemple de générosité, et imposer silence à ce qu’elle appelait la calomnie, en recevant sa pupille chez elle, et l’accueillant avec une apparence de bonté. En conséquence, elle fit préparer dans son hôtel un appartement pour Amélie, qui vint aussitôt l’occuper.

Amélie, navrée de douleur, ne savait quelle conduite tenir envers madame Durancy ; elle ne pouvait douter qu’elle ne fût la cause de son infortune. Comment ne pas haïr celle qui la privait de tout, qui peut-être même avait abrégé les jours de son père ?